QUEL AVENIR POUR L'ETAT PROVIDENCE APRÈS
LA CRISE DU CORONAVIRUS ?
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Eberhard EICHENHOFER
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Professeur de droit social à l'Université Friedrich-Schiller de Iéna
La réponse initiale
Au début de la pandémie, la virologie donnait la procédure et changeait consécutivement la vie sociale. Afin de contenir le virus Covid-19, les Länder convenaient de réglementer la vie quotidienne de l’ensemble de la population, puisque le soin médical exigeait des règles nouvellesde comportement . Alors que le virus sévissait, la population devenait à la fois auteur et victime de la maladie. Les règles – données spontanément et sans recul - s’emparaient de la vie sociale, et la bousculaient. En économie, dans la société, dans la sphère politique et même en droit, les conséquences ont été drastiques. Le droit social a été ainsi modifié. Tout le monde en Allemagne était d’accord « tout à coup » : le gouvernement fédéral devait surmonter le défi du virus rapidement ! Et c’est arrivé !
La législation fédérale fracassa à court terme beaucoup de sujets très différents : l’indemnité de chômage partiel, la réorientation des chômeurs à temps plein, l’élargissement des allocations aux travailleurs indépendants en passant par la suppression du contrôle des biens ou du montant du loyer. Au Parlement, tout fût accordé par acclamation unanime, et sans aucun débat. Les allocations familiales supplémentaires pour les parents à revenus modestes ont été adaptées aux pertes initiées directement par la crise et pour faire face à la perte rapide des emplois à l’avenir, la période de bénéfice des prestations chômage a été prolongée. Pour les travailleurs du secteur médical et des autres secteurs-clés nécessaires pour combattre la crise, une prime a été attribuée ainsi que des exonérations fiscales. Dans le contexte des prestations d’assurance chômage et de préretraite, c’était toujours le salaire reçu dans les branches qui était privilégié.
La question des coûts, normalement identifiée dans chaque proposition législative, n’a pas été soulevée parce qu’elle n’était pas prévisible. Le "frein de la dette" et la politique budgétaire "Noir Zéro" ont été immédiatement abrogés – ce qui était considéré comme immuable auparavant. En une seule session du Bundestag, un budget supplémentaire pour compensations, soutiens et subventions s’élevant à un montant de trois cent milliards €, a été adopté. Toutes les inquiétudes sur l’endettement public excessif se sont essoufflées !
Réflexions intermédiaires
Les expériences faites pendant la crise changent aussi le monde du travail et de la sécurité sociale. La communication numérique joue un rôle grandissant, obligeant à des formes nouvelles d’organisation de travail, avec des implications pour l’assurance accident du travail et l’administration de la Sécurité sociale.
Après la phase initiale, des débats controversés ont gagné du terrain. Faut-il assouplir les conséquences strictes de la fermeture sociale ou redémarrer les activités économiques ?