Les procédures administratives de dépôt ont également été aménagées : les partenaires sociaux de branche ont été encouragés à déposer en priorité leur accord par voie électronique pour que la procédure d’extension débute sans attendre le traitement du dossier papier. Et en ce qui concerne les accords de branche relatifs à la crise sanitaire, les délais d’extension ont été aménagés.
Ce dispositif, qui prévoyait le raccourcissement de certains délais de conclusion et d’extension des accords, a concerné l’ensemble des accords de branche et d’entreprise conclus avant le 10 octobre 2020. Il a permis de raccourcir de manière importante le délai entre le dépôt des accords de branche destinés à faire face aux conséquences de l’épidémie et leur extension, en particulier pour les accords APLD (délai réduit à environ 1 mois pour les accords concernés).
Depuis cette date, ce délai réduit n’est plus applicable, mais les services du ministère veillent au respect de délais équivalents, en particulier pour les accords APLD.
Qu’observe-t-on en termes d’évolution du contenu du dialogue social ?
La crise a évidemment eu un impact sur l’agenda de négociation des partenaires sociaux, dans les branches comme dans les entreprises. Les échanges informels que les équipes de la DGT ont pu avoir avec les partenaires sociaux et avec les présidents de commission mixte pour les branches concernées indiquent que si les partenaires sociaux ont plutôt été conduits à dégager du temps de négociation pour aborder les sujets liés à la crise, le calendrier des négociations obligatoires en a été plus décalé que bouleversé. L’usage de la visioconférence a souvent permis de multiplier les dates de réunion et d’allonger le temps de négociation, les partenaires sociaux utilisant la souplesse permise par les aménagements du dialogue social. Par ailleurs, les négociations à distance ont permis de limiter les temps de transport qui sont une source importante de perte de temps pour les négociations de branches et dans les grands groupes. On constate cependant, et ce n’est pas une surprise compte tenu de la situation sanitaire et des incertitudes économiques liées à cette crise, que les négociations salariales ont eu plus de difficultés à se tenir et à aboutir que d’habitude. Lors du comité de suivi de la négociation salariale qui s’est tenu le 1er décembre dernier, la Direction générale du travail avait identifié 37 branches professionnelles dont la grille résultant du dernier accord conclu comportait au moins un coefficient inférieur au SMIC couvrant 1,9 millions de salariés, contre seulement 22 branches un an plus tôt.