Peut-on tirer des premières observations et données que ces lignes « ont bougé » ? Autrement dit, est-il possible d’aller au-delà du constat usuel proche de la lapalissade selon lequel « là ou ça marche, ça marche » et « là ou ça se grippe, ça se grippe » ?
Un diagnostic définitif, en l’état, serait imprudent même si, sans vouloir se condamner au pire, il est fort probable que les modalités et le contenu de la négociation « de crise » ont été largement dépendants des caractéristiques des relations sociales et de la négociation collective dans l’entreprise. Autrement dit, il y a fort à parier que dans les entreprises où les acteurs avaient déjà la volonté de négocier en étant conscients des atouts d’une stratégie négociée et avaient acquis les compétences techniques pour la mener à bien, la voie de la négociation a été privilégiée. Inversement, il est probable que là où les relations professionnelles étaient rugueuses, la crise sanitaire a avivé les tensions, notamment quand elle imposait des ajustements tout aussi rapides qu’importants.
Toutefois, plusieurs éléments peuvent inciter à une analyse moins mécanique :
Premièrement, parce que « les faits sont têtus », la nécessité de décisions rapides, face à une situation contraignante et s’imposant à tous, a pu être admise si ce n’est avec la force de l’évidence à tout le moins plus facilement.